Des réactions continuent après la publication des résultats des élections du 20 décembre 2023 sur l’ensemble du territoire national de la RDC. C’est dans ces entrefaites que la société civile du Congo (Socico) recommande aux députés de la Majorité présidentielle que l’opposition soit valablement représentée dans le Bureau de l’Assemblée nationale et du Sénat. Elle a formulé ce vœu le 27 janvier 2024 dans un communiqué signé par ses représentants de toutes les provinces de la RDC.
« La déclaration de Jean-Pierre Raffarin selon laquelle "l’intégrité est la clé de voûte de l’indépendance et de l’efficacité des institutions" résonne particulièrement à la lumière des élections de 2023 dans notre pays la République Démocratique du Congo. La Commission électorale nationale indépendante (CENI), chargée d'organiser ces élections, s'est retrouvée au centre de controverses majeures ».
Suite à ces élections, la Socico a entrepris une évaluation objective du déroulement des événements, mettant en lumière des défis organisationnels, sécuritaires, logistiques ainsi que les aspects de fraude qualifiés de "chaotiques" par la population et les observateurs. Les résultats des élections ont suscité des inquiétudes et des litiges, mettant en question la transparence du processus électoral, ajoute cette organisation de la société civile.
La CENI, responsable de la supervision des activités électorales, a publié des résultats législatifs, provinciaux et municipaux, révélant des irrégularités. Des candidats députés nationaux ont été accusés de fraude massive, détention illégale des dispositifs électoraux de vote et incitation à la violence. Face à ces constats, un collectif de candidats lésés a saisi le Conseil d'État, dénonçant des violations des droits de la défense et contestant la compétence de la CENI.
La Socico, au cours de sa réunion, a formulé plusieurs recommandations en réponse à ces enjeux. Que les juges électoraux naturels à tous les niveaux de nos juridictions disent le droit de manière indépendante sans précipitation en précisant les droits des uns et des autres, corrigeant les erreurs et rétablissant ceux qui ont été lésés dans leurs droits et que la configuration du bureau de l’Assemblée nationale soit équilibrée dans les accords et réglementations républicains ainsi que l’opposition soit valablement représentée dans le Bureau de l’Assemblée nationale et du Sénat.
Dans le même ordre idée, cette structure recommande que le président des Assemblées provinciales, de même que les gouverneurs soient des natifs pour chaque province, en vertu du principe de la territorialité des provinces, cette disposition peut choquer, mais elle est essentielle pour empêcher les frustrations dans les communautés.
Enfin, la Socico attend que la désignation du chef de l’opposition soit effective en cette législature telle que cela est repris par la loi organique n°07/008 du 04 décembre 2007 portant statut de l'opposition politique, qui fixe les modalités de désignation de ce dernier en République Démocratique du Congo.
En conclusion, la Socico appelle instamment le Président de la République à veiller au respect de ces considérations, soulignant l'importance cruciale de préserver la démocratie, l'unité du pays, la paix, la justice et l'équité. Dans ce contexte où l'avenir du pays suscite des interrogations au sein de la population, avec le danger palpable de balkanisation, il est impératif que les autorités prennent des mesures décisives pour restaurer la confiance, assurer la stabilité et garantir un avenir harmonieux pour tous les citoyens. La RDC se trouve à un moment critique et l'intégrité des institutions électorales est essentielle pour l'avenir démocratique du pays.
La Gazette du Continent