Quatre envoyés spéciaux de l’Union européenne (UE) séjournent à Kinshasa depuis le lundi 26 février 2024 dans la soirée pour une mission officielle en République Démocratique du Congo. Il s’agit de Purcq Steven (UE), de Mme Alison Heather (Royaume-Uni), de Roosevoom Tijmen (Pays-Bas), ainsi que de Bronchain Philippe Claude (Belgique), également envoyé spécial pour la Région des Grands Lacs.
Le protocole d’accord conclu entre l’UE et Kigali, à n’en point douter, sera la matière principale de ces rencontres, tant Kinshasa et sa population n’ont pas dissimulé leur indignation face à l’acte posé par l’Europe.
La signature du protocole d'accord entre l'Union européenne et le Rwanda sur les chaînes de valeur durables pour les matières premières a suscité un vif débat dans le contexte des tensions entre la RDC et le Rwanda.
Face à cet élan de « colère », couplé aux violentes manifestations anti-Occident, accusé de faire un « silence coupable » et d’« hypocrisie » alors que des millions de Congolais sont tués à l’Est de la République Démocratique du Congo, l’UE tente une mission de charme auprès de Kinshasa.
Tout en reconnaissant la souveraineté des parties signataires, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo a dénoncé ce protocole qui, à l'évidence, encourage le pillage des ressources naturelles congolaises par le Rwanda et contredit les engagements de l'Union Européenne, notamment au point 26 du Communiqué conjoint de la 2ème session du Dialogue politique RDC-UE tenue à Kinshasa les 5 et 6 octobre 2020.
Ce protocole d'entente ne cesse de susciter des réactions dans l'environnement sociopolitique congolais. À Kinshasa, l'opinion publique s'interroge sur la façon dont l'UE peut signer ce genre d'accord déjà conclu avec la RDC, pour le faire encore avec le Rwanda, qui a ses troupes en RDC en appui aux rebelles du M23 en violation de tous les textes légaux internationaux.
La Belgique apporte son soutien à la RDC et dénonce l'accord UE- Rwanda
"On en sait un peu plus maintenant sur le contenu du tête-à-tête du mercredi 28 février 2024 à Bruxelles entre le Président Félix Tshisekedi et le Premier ministre belge Alexandre Decroo", indique une dépêche de la Présidence de la République.
La situation sécuritaire dans l’Est de la RDC ainsi que la position de la Belgique sur l’accord signé entre l’Union Européenne et le Rwanda sur l’exploitation des minerais ont été au centre des discussions.
Au sujet de l’agression avérée de la RDC par le Rwanda, le Président Tshisekedi a plaidé pour des sanctions contre le Rwanda.
"C’est la seule chose qui pourra faire reculer le dictateur Paul Kagame", a-t-il déclaré à la presse belge.
Le Président Tshisekedi s’est dit content de la position de la Belgique au sujet de l’accord d’exploitation minière signé entre le Rwanda et l’Union Européenne.
"Cette position est très intelligente parce qu’elle va dans le sens d’exiger la traçabilité des minerais", a ajouté le Président Félix-Antoine Tshisekedi.
"Nous sommes certains que ce sont des minerais volés à la République Démocratique du Congo", a fait savoir le Chef de l’État congolais avant de conclure "qu’il n’est pas question que cet accord passe".
La Gazette du Continent