Conformément à l'article 6 de la Loi organique n° 18/023 du 13 novembre 2018 et aux chapitres V et VI de l'Accord politique global et inclusif du 31 décembre 2016, le Conseil National de Suivi de l'Accord et du Processus Électoral (CNSA), s'est réuni le lundi 26 mai 2025 en session extraordinaire dans la Commune de la Gombe, sous la présidence de Joseph Olenghankoy Mukundji, son président.
Un seul point était inscrit à l'ordre du jour, l'examen de la situation actuelle du pays.
A 34 jours de la commémoration du 65ème anniversaire de l'accession de la République Démocratique du Congo à sa souveraineté nationale et internationale, le CNSA constate que le pays traverse une très profonde crise : - L'unité du pays et la cohésion nationale sont gravement compromises ; - L'aggravation des discours de haine provinciale, linguistique, ethnique et tribale, et de stigmatisation morphologique et de faciès, mettant en péril notre grande richesse qu'est la diversité culturelle ; - Des signes de fragmentations sociales, politiques et sécuritaires se font sentir sur l'ensemble du territoire national.
Face à cette situation, le CNSA rappelle que la République Démocratique du Congo est un pays qui a une longue tradition de dialogue, héritée de nos ancêtres qui avaient l'habitude de résoudre leurs différends sous l'arbre à palabres. C'est ainsi que plusieurs rencontres ont eu lieu dans ce sens :
En 1960.: Table ronde de Bruxelles ;
En 1961 : Conférence de Tananarive ; Conférence de Coquilhatville ; Conclave de Lovanium ;
Entre 1991 - 1992 :- Conférence Nationale Souveraine ; Concertations de la N'sele I et II ; Palais de Marbre I et II
1993 : Conclave du Palais de la Nation ;
1999 : Accords de Lusaka ;
2000 : Consultations nationales :
En 2001 : Pré-dialogue de Gaborone ; Pré-dialogue d'Addis-Abeba ;
Entre 2002 - 2003 : Dialogue Inter-Congolais de Sun City ;
En 2013 : Concertations nationales du Palais du Peuple
En 2016 : Dialogue de la Cité de l'Union Africaine ; Dialogue du Centre Interdiocésain de Kinshasa, pour ne citer que ceux-là.
Au regard de ce qui précède, le CNSA estime que le dialogue s'impose comme la seule voie de sortie pour régler la crise multiforme qui gangrène notre pays, « le linge sale se lave en famille », dit-on. Le CNSA s'est toujours inscrit dans cette démarche, conformément à l'Accord politique, global et inclusif du Centre Interdiocésain de Kinshasa et à sa loi organique. Il a, à cet effet, entrepris plusieurs actions dans le but de sauvegarder la cohésion et l'unité nationales.
Dès lors, le CNSA estime qu'il revient au président de la République, chef de l'Etat, comme représentant l'Etat et la Nation, ainsi que symbole de l'unité nationale, de prendre l'initiative de réunir le peuple dans un dialogue national entre Congolais, dans les conditions acceptables par toutes les parties, avec l'appui éventuel des partenaires et amis de la République Démocratique du Congo, au-delà et même contre les résistances inspirées par des sentiments et intérêts particuliers opportunistes de certains.
Le chef de l'Etat affirmerait ainsi qu'il est le seul qui, par son serment constitutionnel, s'est engagé devant Dieu et la Nation en ces termes : « Moi, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, élu président de la République Démocratique du Congo, je jure solennellement devant Dieu et la nation: - d'observer et de défendre la Constitution et les lois de la République; - de maintenir son indépendance et l'intégrité de son territoire; - de sauvegarder l'unité nationale; - de ne me laisser guider que par l'intérêt général et le respect des droits de la personne humaine; - de consacrer toutes mes forces à la promotion du bien commun et de la paix; - de remplir, loyalement et en fidèle serviteur du peuple, les hautes fonctions qui me sont confiées ».
La Gazette du Continent