Le 4 novembre 1982, le président Ahmadou Babatoura Ahidjo, âgé de 58 ans, annonce contre toute attente sa démission.
Le premier ministre Paul Biya, 49 ans, est prescrit par la Constitution pour lui succéder.
Apres vingt-deux ans de pouvoir absolu ,Ahmadou Ahidjo ,devient après le président sénégalais Léopold Senghor, le deuxième président africain en exercice à quitter le pouvoir alors que rien ne l'y contraignait.
Le président souffre de maux de tête -d'insomnies,cigarettes, alcool, somnifères, dépression-,après son séjour en France, le 3 novembre 1982,il rentre secrètement à Yaoundé ; il convoque son Premier ministre, l'informe de sa décision de démissionner .
Le 4 novembre 1982, Ahmadou Ahidjo, président du Cameroun, annonce, au cours d'une allocution radiodiffusée, qu'il renonce à ses fonctions.
Les camerounais en état d’apnée politique ne respirent plus,ils n’y croient pas, d’autant plus que Ahidjo au pouvoir était un grand dictateur.
Le 6 novembre 1982, Paul Biya prête serment devant la Cour suprême et devient président de la République camerounaise.
Ahidjo n'est plus le chef de l'État, mais il demeure président de l'Union nationale camerounaise, le parti au pouvoir, ce qui déplait à Biya.
La lutte pour la succession d'Ahidjo crée des tensions,
Paul Biya écarte de son gouvernement les proches d'Ahidjo, en exil en France, Ahidjo est accusé de complot par Biya et condamné à mort par contumace.
Le 6 avril 1984, une tentative de putsch échoue, des éléments de la garde républicaine restés fidèles à Ahidjo essayent de renverser le pouvoir, le sort de Ahidjo est complètement scellé,il ne rentrera jamais au Cameroun, dépressif , Ahidjo mourra sept ans plus tard en exil à Dakar,
il meurt d'une crise cardiaque, le 30 novembre 1989.
Il sera inhumé au cimetière Bakhiya de Yoff, le plus grand cimetière musulman de Dakar.
Jean-Claude Mass Mombong
