À la veille du dimanche 18 mai 2025, le maire de la ville de Goma, Katembo Ndalieni Julien, a tenu à clarifier la situation concernant la tenue des cultes chrétiens, alors que des rumeurs persistantes sur les réseaux sociaux annonçaient une interdiction.
Dans un message sonore diffusé le samedi 17 mai 2025 par nos confrères de Radio Kivu 1, l’autorité urbaine a confirmé que les Églises peuvent organiser leurs cultes dans leurs enceintes habituelles sans inquiétude.
Cette déclaration vient répondre à un climat de confusion entretenu ces derniers jours, alors que la ville reste sous le contrôle de l’Alliance Fleuve Congo-M23 (AFC-M23) depuis fin janvier 2025. Le maire a précisé qu'aucune mesure de suspension ou d'interdiction des cultes dominicaux n’a été prise, et a invité les fidèles à observer leur routine dominicale sans crainte.
L’origine des rumeurs semble liée à un événement parallèle : un culte spécial organisé par l’AFC-M23 est prévu ce même dimanche au Stade de l’Unité. Il s’agit, selon les organisateurs, de rendre grâce à Dieu pour "tout ce qu’il a déjà fait pour le mouvement". Ce culte mobilisera certaines églises qui ont reçu une invitation officielle.
À ce sujet, le maire de Goma a précisé que chaque Église concernée doit se faire représenter par un pasteur accompagné de quatre fidèles, munis de leurs invitations. « Je sais que l'Église n’a pas qu’un seul pasteur. Chaque église doit envoyer cinq personnes dont un pasteur », a-t-il insisté dans son communiqué.
Cependant, plusieurs responsables religieux affirment ne pas avoir reçu d’invitation pour ce rassemblement. Le maire a tenu à rassurer que, malgré cela, toutes les confessions religieuses sont concernées par la démarche, sans pour autant remettre en question la tenue des cultes dans les églises locales.
Goma, ville à forte densité religieuse, compte une multitude de confessions et de lieux de culte. Depuis la prise de contrôle de la ville par l’AFC-M23 et son aile armée, l’Armée Révolutionnaire du Congo (ARC), les autorités provinciales nommées par Kinshasa ont déplacé leur administration vers la ville de Beni, dans le nord du Nord-Kivu.
Cette sortie du maire intervient donc à un moment sensible, où la communication officielle cherche à apaiser les esprits et à reconstruire un climat de confiance entre les autorités en place et les communautés locales, dans un contexte politique et sécuritaire toujours tendu.
Magloire Mutulwa