Une hausse significative des prix des denrées alimentaires et autres produits de première nécessité est observée ces derniers jours à Beni, dans le Grand Nord de la province du Nord-Kivu.
Des commerçants et des habitants expriment leur inquiétude face à cette situation jugée alarmante.
Selon des témoignages recueillis dans plusieurs marchés de la ville, le kilo d’oignons est passé de 3.000 à 7.000 francs congolais, soit plus du double en l’espace de quelques semaines. Le sac de riz de 25 kg, un produit très prisé, a également connu une flambée de prix. Par ailleurs, bien que le prix officiel du carburant soit fixé à 3.900 FC le litre,
plusieurs stations-services pratiqueraient des tarifs plus élevés, au grand dam des consommateurs.
La société civile de la commune de Rwenzori attribue cette situation à plusieurs facteurs. Ricardo Rupande, président local de cette structure, évoque notamment l’impraticabilité du pont Semuliki, un axe routier stratégique pour l’approvisionnement de la ville.
« La situation est aggravée par l'arrivée massive des déplacés de guerre et de certaines institutions provinciales à Beni. Cela augmente la demande alors que l’approvisionnement est déjà ralenti par le mauvais état du pont », explique-t-il.
Les travaux de réhabilitation du pont Semuliki ont démarré le 25 avril dernier, mais pour l’instant, seul un pont provisoire a été jeté à côté, insuffisant pour supporter le passage
des poids lourds. Cette limitation ralentit fortement les flux commerciaux vers Beni.
La société civile demande une accélération des travaux de réhabilitation et la mise en place de mesures urgentes pour stabiliser les prix, notamment par un appui logistique aux commerçants et le contrôle du marché. Elle appelle également les autorités locales à une meilleure planification humanitaire, afin d’anticiper l’impact des mouvements de population sur les ressources disponibles.
Magloire Mutulwa
