Les révélations sur les salaires démesurés des membres du bureau définitif de l'Assemblée nationale en République Démocratique du Congo ont créé un véritable séisme dans le pays.
Selon les déclarations de Lucain Kasongo, ancien président de la commission politique, administrative et judiciaire de l'Assemblée, aucun membre du bureau ne gagnerait moins de 50.000 dollars américains par mois. À cela s'ajoutent de nombreux avantages en nature comme le logement, le transport, les communications et le carburant.
Ces chiffres ont été confirmés par Valérie Madianga, coordinateur du Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL). Selon lui, chaque cabinet du bureau de l'Assemblée nationale reçoit 20 millions de dollars américains par an et les membres du bureau reçoivent au total 100 millions de dollars américains par an. Soit 120 millions de dollars américains manipulés annuellement par le bureau.
Ces révélations ont suscité une vague d'indignation dans la population congolaise, dénonçant le fossé abyssal entre le niveau de vie des élus nationaux et celui de la majorité des citoyens.
Le secrétaire général de l'UDPS, Augustin Kabuya, a d'ailleurs remis lundi au président Félix-Antoine Tshisekedi un rapport du présidium de l'Union sacrée proposant une nouvelle composition du bureau de l'Assemblée nationale, dans l'espoir de mettre fin à ces dérives.
Face à la pression de l'opinion publique, le gouvernement devra maintenant s'attaquer d'urgence à cette problématique des salaires exorbitants des responsables politiques, afin de rétablir la confiance entre les élus et la population.
La Gazette du Continent
