Une nouvelle société de gardiennage privée, dénommée New Vision Security, a officiellement obtenu l’autorisation d’exercer dans les zones administrées par l’Alliance Fleuve Congo/M23 (AFC/M23). L’annonce a été faite le mercredi 28 mai 2025 au gouvernorat du Nord-Kivu, désormais sous contrôle de l’AFC/M23 à Goma.
Selon la cellule de communication du gouvernorat, cette société a été sélectionnée après un processus d’évaluation ciblé, mené sur base des besoins sécuritaires urgents dans les zones concernées. Dans un climat où les institutions de sécurité traditionnelles sont partiellement ou totalement absentes, cette initiative vise à offrir une réponse alternative aux défis sécuritaires persistants.
Lievains Ntare Nsakara, responsable de New Vision Security, a souligné que l’idée de création de cette entreprise découle d’un constat alarmant de la recrudescence des vols à main armée et d'intrusions nocturnes dans plusieurs quartiers de Goma.
« Face à une insécurité grandissante et à l’absence d’une force de police fonctionnelle dans notre ville, nous avons pris l’initiative de contribuer activement à la sécurité de nos compatriotes. Le service de gardiennage armé que nous mettons en place vise à renforcer la protection de la population », a-t-il déclaré.
Il précise que les agents recrutés proviennent de divers horizons, mais qu’ils ont tous suivi une formation centrée sur le respect des communautés locales et la promotion d’un climat de stabilité dans les zones où ils seront déployés.
Actuellement, 400 jeunes sont en formation et s’apprêtent à intégrer les rangs de cette société de sécurité. Leur mission consistera à protéger les installations stratégiques, les résidences privées, les sites commerciaux et les infrastructures sensibles dans les zones concernées.
Cette démarche, bien que saluée pour son objectif sécuritaire, intervient dans un contexte politique délicat, marqué par la présence active de l’AFC/M23 dans plusieurs entités du Nord-Kivu. La mise en place d'une entreprise de sécurité dans une région sous administration non reconnue par Kinshasa pourrait également susciter des débats sur la légitimité, la coordination et la réglementation du secteur privé de la sécurité.
Magloire Mutulwa
