Nord-Kivu : Njiapanda tente de se relever après une attaque meurtrière

Nord-Kivu : Njiapanda tente de se relever après une attaque meurtrière

Le calme revient timidement à Njiapanda-Manguredjipa, dans le groupement Manzia, après une nuit marquée par une violente incursion armée survenue mercredi 7 mai 2025 aux alentours de 21 heures. Depuis la matinée de ce jeudi, plusieurs habitants ayant fui précipitamment dans la nuit commencent à regagner leurs domiciles, malgré un climat de choc et de désolation.

Selon les témoignages recueillis sur place, des hommes armés non identifiés ont attaqué cette localité située au nord-ouest du territoire de Lubero, sur l’axe Butembo–Manguredjipa. Les quartiers touchés, notamment Mambembe, présentent un tableau macabre : maisons calcinées, véhicules incendiés, biens de valeur pillés et corps sans vie abandonnés dans les rues.
Certains survivants pointent du doigt les présumés rebelles ADF, connus pour leurs incursions meurtrières dans la région. D’autres évoquent toutefois la présence récente de miliciens Maï-Maï de l’UPLC, observée il y a une semaine à Mambembe, laissant planer l’incertitude sur l’identité exacte des assaillants.
Ce drame survient à seulement un kilomètre d’un campement conjoint des FARDC et des forces ougandaises UPDF, une proximité qui alimente les frustrations de la population et de la société civile de Njiapanda, qui s’interroge sur l’efficacité de la couverture sécuritaire assurée par les forces loyalistes.
« C’est un climat de tristesse qui règne ici. Nous avons peur de rentrer, mais nous ne pouvons pas rester éternellement dans la brousse », témoigne une habitante sous couvert d’anonymat.
Des blessés ont été transférés d’urgence vers l’hôpital de Biena pour y recevoir des soins médicaux. Pendant ce temps, une partie importante de la population reste encore cachée dans les forêts environnantes, redoutant un retour des assaillants ou d’éventuelles représailles.
Face à cette énième attaque dans la région du Grand Nord-Kivu, les appels à un renforcement de la protection des civils se multiplient. La société civile locale demande des enquêtes sérieuses, une clarification des responsabilités et surtout une réponse sécuritaire plus proactive pour éviter la répétition de telles tragédies.

Magloire Mutulwa

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