Le Gouverneur militaire du Nord-Kivu, le Général-Major Somo Kakule Evariste, a signé le mercredi 8 mai 2025 une série d’arrêtés officiels réorganisant en profondeur les structures dirigeantes du Gouvernement Provincial.
Ces décisions interviennent dans un contexte marqué par une instabilité sécuritaire persistante, notamment dans la ville de Goma, désormais aux mains des rebelles du M23 et de leurs alliés de l’Alliance Fleuve Congo.
Parmi les mesures phares figurent la nomination de nouveaux Coordonnateurs Principaux, avec deux nouvelles figures : le Colonel Nkulu Mukunkwe Simon, qui remplace le Général de brigade Dany Yangba, et Madame Kazabe Espérance, appelée à occuper les fonctions précédemment détenues par Jean Ruyange. D’autres figures connues comme Kisa Kalobera, David Kamuha et Prisca Kamala conservent leur place au sein de l’exécutif provincial, bien que leurs portefeuilles respectifs aient subi quelques ajustements.
En parallèle, le gouverneur a également procédé à la désignation de neuf conseillers auprès du chef de l’exécutif provincial, ainsi que cinq assistants principaux chargés de soutenir les Coordonnateurs Principaux dans leurs nouvelles fonctions. Ce renforcement du cabinet vise à maintenir un fonctionnement administratif cohérent malgré les circonstances exceptionnelles que traverse la province.
Ces décisions interviennent dans un contexte de délocalisation temporaire des institutions provinciales. Depuis le 1er février 2025, l’ensemble des administrations publiques et institutions du Nord-Kivu ont été transférées de Goma à Beni, une mesure dictée par l’occupation de Goma par les forces de l'Alliance Fleuve Congo-M23 M et leurs alliés soutenus par le Rwanda selon les autorités congolaises et les différents rapports des Nations Unies. Le général Somo Kakule avait formalisé cette délocalisation dans une note circulaire datée du 9 février 2025, adressée aux responsables administratifs, chefs d’entreprises, ONG, agences de l’ONU et à la MONUSCO.
Cette restructuration administrative, couplée à la relocalisation stratégique de l’appareil gouvernemental, témoigne de la volonté du Gouverneur de maintenir la gouvernabilité du Nord-Kivu dans un climat d’insécurité croissante. Elle s’inscrit également dans une stratégie plus large de résilience institutionnelle, alors que les autorités poursuivent leurs efforts pour la reconquête des zones occupées.
Face à cette crise, la mobilisation des structures provinciales apparaît comme un enjeu crucial. La coordination entre acteurs civils et militaires, ainsi que l’implication de nouvelles figures nommées, seront déterminantes pour restaurer l’autorité de l’État et accompagner les populations affectées.
Magloire Mutulwa
