Nord-Kivu : le M23 dicte la ligne éditoriale des chaînes dans les zones sous son occupation

Nord-Kivu : le M23 dicte la ligne éditoriale des chaînes dans les zones sous son occupation

Les chaînes de radio opérant dans les zones sous contrôle du mouvement rebelle du M23 soutenu par le Rwanda ont été interdites de relayer les chaînes nationales de Kinshasa, en République Démocratique du Congo. Les radios locales sont désormais contraintes de diffuser uniquement des informations concernant les actions de la rébellion. Cette directive a été annoncée lors d'une réunion du comité de sécurité élargie, tenue le jeudi 11 juillet dernier, à Cacudeki.

Depuis la prise de Kirumba par le M23 le 29 juin 2024, plusieurs journalistes ont quitté la région. Ceux qui restent sur place se rendent rarement dans les stations de radio pour travailler, certains préférant annuler leurs programmes d'information au profit de la diffusion de musique et de communiqués.

Le bourgmestre de Kirumba, Simisi Josaphat, a également rappelé que les travaux communautaires "Salongo" sont obligatoires chaque samedi et que les parades hebdomadaires se tiennent chaque lundi.

Depuis plusieurs jours, la partie orientale de la République Démocratique du Congo est en proie à l'insécurité. Cette région connaît des affrontements entre les rebelles du M23 (Alliance Fleuve Congo-M23) soutenus par le Rwanda et les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), en coalition avec les groupes armés de jeunes d'autodéfense, appelés "Wazalendo".

Certaines zones des territoires de Rutshuru, Lubero et Masisi sont sous contrôle des rebelles. Cependant, les affrontements ont cessé en grande partie en raison d'une trêve humanitaire imposée par les États-Unis, bien que les forces loyalistes et les rebelles s'accusent mutuellement de violer cette trêve.

Les forces congolaises, la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) et les groupes d'autodéfense Wazalendo ont opposé une forte résistance. Cependant, le M23 et ses alliés accusent les forces gouvernementales congolaises de vouloir massacrer leurs propres populations.

Pour le moment, l'organisation Journaliste en Danger (JED), partenaire de Reporters sans frontières en RDC, ne s'est pas encore exprimée sur cette situation. Il est toutefois important de rappeler qu'une situation similaire s'est produite en 2012 à Goma. À cette époque, JED avait dénoncé la censure des émissions de la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC), de Digital Congo et de la Radio Télévision du Groupe l’Avenir (RTG@) par le M23, les privant de diffusion pendant douze jours avant la reprise des émissions le 2 décembre 2012.

Reporters sans frontières, en collaboration avec JED, s'était félicité de la reprise de la diffusion, dénonçant cette atteinte à la liberté d'informer. Les signaux de ces médias avaient été coupés sur ordre verbal de Vianney Kazarama, porte-parole du M23, pour priver la population de Goma des informations émanant du gouvernement de Kinshasa.

 

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