Les rebelles de l'Alliance Fleuve Congo-M23 soutenu par le Rwanda ont lancé le lundi 15 juillet 2024 une attaque contre les positions des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et des jeunes patriotes d'autodéfense dits "Wazalendo" à Kashingamutwe et Bweremana, dans le groupement de Mupfunyi Shanga, territoire de Masisi. Les hostilités, qui ont débuté il y a environ deux heures, marquent une reprise des affrontements dans cette région tourmentée.
Selon des témoignages recueillis sur place, une bombe larguée par les rebelles a tragiquement coûté la vie à cinq enfants à Bweremana, près du bureau de la chefferie. Six autres personnes ont également été blessées lors de cet incident.
Les combats se déroulent principalement dans les montagnes surplombant Bweremana, intensifiant les tensions dans cette zone déjà secouée par des années de conflit. Bweremana, un village situé au bord du lac Kivu, à 4 kilomètres au nord de Minova par la route nationale numéro 2, se trouve dans le territoire de Masisi, province du Nord-Kivu.
Cette escalade survient à quelques jours seulement de la fin d'une trêve humanitaire négociée sous l'égide des États-Unis. Les rebelles du M23 (AFC-M23) avec le soutien du Rwanda semblent avoir délibérément ignoré cet accord, compromettant ainsi les efforts de paix dans la région à en croire les dénonciations du Gouvernement congolais.
Les autorités locales et les organisations humanitaires craignent désormais une détérioration rapide de la situation sécuritaire et humanitaire. Le territoire de Masisi, une entité administrative déconcentrée de la province du Nord-Kivu, a connu une série d'attaques depuis le début de 2024, accusant le M23 d'être soutenu par le Rwanda. Ces attaques, notamment dans les territoires de Nyiragongo, Masisi et Rutshuru ont provoqué d'importants déplacements de population.
Depuis sa reconstitution en 2021, le M23 a intensifié ses activités en 2022 avec la prise de la ville de Bunagana, à la frontière ougandaise. Jusqu'à présent, ni les FARDC ni les rebelles du M23 ne se sont exprimés sur cette nouvelle flambée de violence bien que la communication soit cruciale après la trêve humanitaire récemment conclue.
Magloire Mutulwa