Une dynamique de dialogue permanent vient d’être instaurée entre les autorités provinciales du Nord-Kivu et les opérateurs économiques.
LeGouverneur Musanga Bahati Erasto a décidé le lundi 12 mai 2025, lors d'une réunion tenue à son cabinet avec les membres de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) section Nord-Kivu, d’instaurer une rencontre mensuelle dédiée à l’examen des difficultés rencontrées par les acteurs économiques de la région.
Cette décision traduit, selon le gouverneur, la volonté de son gouvernement de promouvoir la bonne gouvernance et d'assainir le climat des affaires dans la province. À cette occasion, Bahati Erasto a fermement réitéré sa détermination à lutter contre les tracasseries fiscales. Il a insisté sur le fait que toutes les taxes doivent être perçues exclusivement au guichet unique, rappelant que toute perception parallèle serait considérée comme une entrave à l'effort de stabilisation économique.
Durant la réunion, les membres de la FEC ont dressé un tableau clair des entraves à leur bon fonctionnement. Ils ont notamment dénoncé les taxes perçues de manière irrégulière à la barrière de Kanyaruchinya. En réponse, le gouverneur a annoncé la création d’une commission ad-hoc pour évaluer cette situation. Une mesure saluée par Banyanga Butaka Boniface, président de la FEC/Nyiragongo, qui s’est dit encouragé par cette ouverture au dialogue et les décisions concrètes qui en découlent.
Le Gouverneur Bahati a profité de cette rencontre pour dévoiler certains projets de développement que l’administration provinciale entend lancer en faveur des populations locales, dans les zones sous contrôle de l’Alliance Fleuve Congo-M23 (AFC-M23), notamment à Goma, Nyiragongo, Masisi et dans certaines parties de Walikale et de Lubéro.
Il est important de rappeler que le contexte administratif de la province reste fragmenté. Tandis que le "petit Nord", dont fait partie la ville de Goma, est sous contrôle de l’AFC-M23, le "grand Nord", comprenant Beni et ses environs, demeure sous administration du gouvernement central de la République Démocratique du Congo, qui y a relocalisé le siège de la province à la suite de la perte de Goma.
Cette initiative de dialogue mensuel s’inscrit dans une logique de gestion locale pragmatique face à une réalité territoriale complexe. Elle pourrait, à terme, contribuer à apaiser les tensions, restaurer la confiance entre l’administration et le secteur privé, et favoriser une reprise économique dans une province aux multiples défis.
La Gazette du Continent
