Le gouvernement de la République Démocratique du Congo a dressé, le lundi 7 avril 2025, un premier bilan humain et matériel des fortes pluies qui se sont abattues sur la capitale, Kinshasa, dans la nuit du 4 au 5 avril 2025. Selon un communiqué de la Primature, lu par les services de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, les intempéries ont causé la mort de 33 personnes, blessé 47 autres et provoqué l’inondation ou l’effondrement de plusieurs habitations à travers différentes communes de la ville.
La cheffe du gouvernement a présenté ses condoléances aux familles endeuillées et exprimé sa solidarité aux blessés en soins. Elle a également salué l’engagement des services publics mobilisés pour secourir les populations affectées, assurant que « toutes les familles touchées recevront une prise en charge appropriée de la part du Gouvernement central ».
La coordination des secours a été confiée au Vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, Jacquemin Shabani Lukoo, sur instruction de la Première ministre. À l’heure actuelle, des centaines de sinistrés sont hébergés dans la salle omnisports du stade Tata Raphaël, transformée en centre d’accueil temporaire.
Visite de réconfort du chef de l’État
Le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo s’est personnellement rendu sur les lieux, le même lundi, accompagné de la Première Dame Denise Nyakeru, pour apporter son soutien moral aux victimes. Selon Patrick Muyaya Katembwe, porte-parole du Gouvernement, le chef de l’État a voulu « s’assurer que les réponses gouvernementales aux préoccupations des sinistrés sont bien en cours » et manifester « une présence humaine et solidaire ».
Cette catastrophe naturelle met une nouvelle fois en lumière la vulnérabilité de la ville de Kinshasa face aux aléas climatiques. Mal préparée et faiblement équipée pour faire face à des précipitations aussi intenses, la capitale congolaise, qui compte près de 18 millions d’habitants, voit ses limites structurelles cruellement exposées.
Dans un commentaire partagé sur les réseaux sociaux, le journaliste Rodriguez Katsuva a dénoncé l’impréparation des autorités locales, rappelant que gérer Kinshasa revient à diriger une population équivalente à celle de huit pays réunis. « Kinshasa, c’est plus de gens que la Belgique, le Rwanda, le Portugal... mais cette charge semble sous-estimée par ses dirigeants », a-t-il écrit avec amertume.
Appel à une action structurelle
Alors que les sinistrés font encore face à l’angoisse et à l’incertitude, la mobilisation du gouvernement est saluée par certains mais critiquée par d'autres pour son manque d’anticipation. Cette tragédie pourrait raviver le débat sur l’aménagement urbain, la gestion des eaux et la prévention des risques à Kinshasa, dont la densité démographique et la croissance urbaine non maîtrisée rendent la population particulièrement vulnérable aux catastrophes naturelles.
La Première ministre a, quant à elle, réaffirmé l’engagement de l’exécutif à accompagner les familles dans cette épreuve. Mais pour de nombreux Kinois, la priorité reste la mise en place d’une politique structurelle capable d’éviter que ce genre de drame ne se répète à chaque saison pluvieuse.
Magloire Mutulwa