Né le 17 mars 1972 à Kinshasa, en RD Congo, des parents riches, son père, Augustin Dokolo, fut propriétaire de banques, millionnaire et un amateur d'art africain.
Né le 16 mars 1935 à Thysville (Mbanza-Ngungu) dans l'actuelle province du Kongo-central, acteur de cinéma, il connaitra une grande carrière en international. Le papa de Sindika Dokolo a été le premier acteur congolais à jouer à Hollywood dans le film "Congolia".
En 1967, il a fait la connaissance de Hanne Kruse, de nationalité danoise, la gérante de la pharmacie de la Croix-rouge danoise à Kinshasa, devenue sa femme ; ils auront 3 enfants : Manzanza, Sindika et Luzolo. En 1969, son père crée sa propre banque, la Banque de Kinshasa (BK).
Qui était Sindika Dokolo ?
Il a fréquenté le Lycée Saint-Louis-de-Gonzague à Paris où il a obtenu son bac. Il a ensuite étudié l'économie et le commerce à l'université Pierre-et-Marie-Curie4.
Son père a pu lui servir de modèle, de sagesse, de discrétion, de labeur, mais aussi de fermeture aux extravagances et de refus aux injustices, il est probable que la mort de ce père, alors qu’il avait 29 ans a été vécue comme une injustice, car sa banque - Banque de Kinshasa -, sera placée sous gestion administrative le 17 février 1986 par le régime de Mobutu. Toutes les sociétés de son père seront cédées, M. Augustin Dokolo Sanu ne sera jamais remis de cette spoliation ; il tombe malade peu de temps après et décède à Paris le 12 avril 2001. Monsieur Augustin Dokolo avait fait fortune sous Mobutu Sese Seko avant de se faire déposséder de ses biens. Le jeune Sindika va grandir avec l’expérience de cette chute, la vie de son père sera un récit initiatique pour lui.
Toute la jeunesse de Sindika Dokolo sera parsemée de ce legs d’héritage intime et secret : un sens très élevé des affaires accompagné d'un souci permanent de justice. Élevé en Belgique, le jeune homme étudie l’économie et le commerce à Paris-VII.
De retour à Kinshasa, dans le pas de son père, l’instinct de collectionneur d’art le guide, il investit dans beaucoup de secteurs : le diamant, le pétrole, l’immobilier et la téléphonie en Angola, au Portugal, en Suisse, au Royaume-Uni et au Mozambique. Il a un pif incroyable pour prendre les bonnes trajectoires, riche, propriétaire des plusieurs entreprises en Angola.
La vie de Sindika Dokolo prend un tour romanesque en 2002, lorsqu’il se marie avec Isabel dos Santos, milliardaire, fille aînée de l’ancien président angolais, José Eduardo dos Santos. Le couple bâtit un empire tentaculaire. Leur fortune dérange et fait couler beaucoup d’encre dans les milieux polico-économique, dans les journaux angolais et par une bonne partie de la population.
Peu connu du public, Sindika Dokolo, n’était pas un acteur majeur de la vie politique congolaise, son parcours politique n’était pas né dans un parti, mais s’est construit sur les réseaux sociaux, il multiplie les attaques contre le régime du président Kabila : le 10 août 2017, à Londres, il lance un mouvement citoyen dénommé « Les Congolais Debout ».
Avait-il les yeux plus gros que le ventre pour prétendre à la magistrature suprême ?
Personne ne le saura, car le 29 octobre 2020, l’homme d’affaires Sindika Dokolo, collectionneur et mari d’Isabel dos Santos , meurt à la suite d’un accident de plongée à Dubaï, où il s’était replié avec son épouse après les accusations de détournements de fonds massifs dont il a fait l’objet à la suite de la publication des « Luanda Leaks », début 2020.
La nouvelle de sa mort avait secoué le continent africain, il était brillant, élégant, mi-dandy, mi-éternel étudiant, il souhaitait jouer un rôle de trait d’union entre l’Angola et la RDCongo.
Ses funérailles ont été célébrées simultanément à Londres, Kinshasa (RDC) ainsi qu’à Luanda (Angola), il sera enterré le 17 novembre à Londres en Angleterre. Il est décédé à l’âge de 48 ans.
Des hommages se sont multipliés dans le monde, le discours d’Olivier Kamitatu -son ami -, étouffé par des sanglots, avait marqué les esprits : « Il était bien ce que son nom indique, l’amertume domine nos larmes, ton départ nous laisse désemparés. Pas toi ! Pas maintenant ! Pas comme cela ! »
Ntondele Nguankazi, kuenda mbote.
Jean-Claude Mombong