Né le 10 décembre 1940 à Kikwit, avocat, Gérard Kamanda wa Kamanda a occupé de nombreux postes dans le Zaïre de Mobutu.
Il est de l’ethnie Bakwese-une petite tribu de la province de Bandundu. Après des études secondaires gréco-latines chez les pères jésuites au collège Saint-Ignace de Kiniati, il obtient son baccalauréat jury central à l'Athénée royal de Léopoldville en 1959. Il poursuit ses études à l'université Lovanium d'où il sort avec un diplôme de philosophie, des lettres et un diplôme de droit.
Ancien étudiant de l’Université de Lovanium, dans les années 1960, il avait fait sa classe dans l’Union générale des étudiants congolais, avant d’intégrer la Cour d’appel de Kinshasa, son diplôme de droit en poche, il est repéré par le président Mobutu, il sera promu conseiller juridique à la présidence de la République avec son ami Étienne Kashama Nkoy (originaire de Bandundu), décédé dans des circonstances non élucidées. Une mort attribuée à tort ou à raison au président Mobutu.
Lumumbiste et nationaliste à l’époque, Gérard Kamanda prend ses distances avec le pouvoir, il s’exile, l’artiste musicien Rochereau Tabu Ley aussi, qui l’immortalisera dans une chanson « kashama nkoy », il subira l’opération « zolo », allusion faite au nez de l’artiste.
Gérard Kamanda devient directeur de cabinet du secrétaire général de l'Organisation de l'unité africaine, Diallo Telli, à Addis-Abeba entre 1967 et 1972, puis le Secrétaire Général Adjoint élu de l'OUA entre 1972 et 1978.
Gérard Kamanda wa Kamanda
Revenu à Kinshasa, son profil d’homme d’État se dessine, il devient une référence politique et intellectuelle, tout en n’hésitant pas à exprimer fréquemment ses réserves sur la politique du président Mobutu, il était un nationaliste ; sa liberté de ton devient une arme. Il obtient la place que mérite son envergure, il sera nommé ministre des Affaires étrangères -juriste, secrétaire général adjoint de l'organisation de l'unité africaine (OUA), il avait acquis une stature africaine et une renommée internationale ; plusieurs fois ministre, il gravit tous les postes de responsabilité et prestigieux du pouvoir à travers sa compétence et son intelligence.
La sphère politique actuelle est orpheline des personnalités d'envergure intellectuelle comme sieur Kamanda wa Kamamda.
Maître Gérard Kamanda wa Kamanda s’était fait remarquer lors du débat de clarification avec des journalistes belges à Bruxelles, en direct à la télévision (en décembre 1988), avec maître Nimy Maidika Ngimbi et Mpinga Kasenda.
Il a frôlé les sommets et abîmes, conquêtes et exils, il sera forcé à l’exil à l’arrivée au pouvoir de Laurent-Désiré Kabila en 1997, il crée un mouvement de résistance, le Conseil national de la résistance (CNR), avant de rentrer au pays en 2003 et de participer à la présidentielle de 2006, il ne parviendra qu’à obtenir (0,31%).
Il est décédé le 21 janvier 2016 à Kinshasa, à l’âge de 76 ans.
Jean-Claude Mombong