Le 7 septembre 1997 disparaissait le Maréchal Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Waza Banga

Le 7 septembre 1997 disparaissait le Maréchal Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Waza Banga

La vie de Mobutu se confond et s’identifie avec l’histoire du Zaïre.

Joseph-Désiré Mobutu est né le 14 octobre 1930 à Lisala, à l’Equateur, dans le Nord du Congo belge, il est le fils de Gbemany et de Mama Yemo.

Ses parents étaient d’origine très modeste. Le malheur frappe Mobutu dès l’âge de 7 ans, son père meurt et sa mère se retrouve sans ressources. Il sera placé dans un internat tenu par des missionnaires, éloigné de cette mère qu’il adorait, Mobutu aura du mal à s’accommoder de cette séparation et de la discipline spartiate que les Pères missionnaires entendaient faire régner. Les missionnaires lui reconnaissent une intelligence très vive et une forte personnalité, il était passionné de lecture, il lisait les livres d’histoire et les essais politiques. Il achève ses études secondaires chez les frères des écoles chrétiennes à Coquilhatville, lorsqu’il est renvoyé pour avoir prolongé sans autorisation un congé scolaire à Léopoldville (Kinshasa). Il sera dénoncé par son ami. À l’époque, un règlement de l’administration coloniale veut que tout élève du secondaire renvoyé de l’école soit enrôlé d’office dans la Force publique pour une période de 7 ans.

En 1950, il se retrouve à l’école des sous-officiers de Luluabourg, les officiers instructeurs sont frappés par sa personnalité, en 1954, il obtient le grade de sergent, son bulletin militaire est très flatteur : discipliné, ordonné, intelligent, très propre, sociable ; mention : excellent, convient pour le quartier général.

Au quartier général de la Force publique à Leopoldville, le sergent Mobutu reçut un accueil très chaleureux de la part de son nouveau supérieur, le colonel Marlière. Celui-ci avait la responsabilité d’une publication s’adressant aux soldats congolais, «  Ya Biso ». Il en confia la rédaction à Mobutu. Le jeune sous-officier eût ainsi l’occasion d’accéder à toutes les bibliothèques, mais aussi de fréquenter les milieux politiques. C’est un homme heureux, il épouse le 26 juin 1955, Marie-Antoinette Gbiatebua Yetene qui lui donne son premier fils, Jean-Paul Niwa Mobutu. Le colonel Marlière sera le parrain de son fils. Fin 1957, il se tourne vers le journalisme, un hebdomadaire vient de se créer à « Actualités africaines », il obtient le poste de reporter, puis d’éditorialiste. Il se retrouve au cœur des débats politiques qui agitent les milieux politiques congolais. Il adhère au MNC, le parti cher à Patrice Emery Lumumba, le 28 décembre 1958.

Fin 1959, Mobutu se trouve à Bruxelles, pour poursuivre une formation de sociologie et journalisme, lorsque le gouvernement belge convoque une table ronde en vue de définir la date de l’indépendance.

L’indépendance ainsi proclamée, le 30 juin 1960, Joseph Kasa-Vubu est élu président de la République et Patrice Lumumba est chargé de former le premier gouvernement, dans lequel Mobutu se voit confier le poste de secrétaire d’État à la présidence du Conseil.

La Force publique se mutine, Mobutu est nommé colonel et chef d’état-major de l’armée congolaise par Lumumba, il se fait respecter par les soldats (il a été des leurs), il réussit à rétablir l’ordre.

L’anarchie se répand partout au Congo, Moïse Tshombé fait sécession, proclame l’indépendance du Katanga, le 9 août, Kalonji s’inspire de Tshombé et proclame l’indépendance de la province minière du Sud-Kasaï. Le 5 septembre, le président Joseph Kasa-Vubu destitue Lumumba, le 6 septembre Lumumba prononce la déchéance de Kasa-Vubu.

Dans la nuit du 13 au 14 septembre 1960, le colonel Mobutu annonce que : « pour sortir le pays de l’impasse, l’armée congolaise a décidé de neutraliser les politiciens et les invite à se mettre d’accord ». Mobutu confie l’administration du pays à un collège de Commissaires généraux, composé d’une vingtaine d’universitaires. Il s’agissait d’Etienne Tshisekedi, Justin-Marie Bomboko, Albert Ndele, Marcel Lihau, Jonas Mukamba, Henri Takizala, Albert Mpase, Lebughe, Charles Bokonga, Fernand Kazadi, Mbeka, Kashemwa, etc.... Mais, la classe politique continue à se livrer à des querelles politiques et politiciennes. Entre 1960 et 1965, le Congo connaît un chaos indescriptible (des crises politiques récurrentes et des rébellions).

Cinq ans après, le 24 novembre 1965, Mobutu réussit son coup d’état militaire, il met fin aux institutions de la 1ère république et destitue le président Joseph Kasa-Vubu. Le Haut Commandement militaire était composé des généraux Boboto, Massiala, Ingila, Bangala, Mulamba, Singa, Nzoigba, Itambo,Malila, Basuki, Tukuzu, et des colonels Tshatshi et Monyango.

Il a dirigé le pays d’une main de fer pendant 32 ans, sans partage. Son bilan économique et social est globalement négatif, mais il a réussi à faire émerger chez les Congolais un profond sentiment d’appartenance à une même Nation. La fierté d’être tous, malgré leurs différences (le pays compte plus de 450 tribus), Zaïrois, aujourd’hui Congolais.

Il a été chassé par les armes, le 17 mai 1997 par Laurent-Desiré Kabila, soutenu par les Rwandais et ougandais.

Le Maréchal décède d'un cancer de la prostate le 7 septembre 1997 à l'hôpital militaire Mohammed V de Rabat, et est inhumé au cimetière européen de la ville, quatre mois après l'accession au pouvoir de Laurent-Désiré Kabila.

 

Jean-Claude Mombong

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