Le Mwami Abdoul Paluku Kalemire III, chef de la chefferie dans le territoire de Beni, s’attaque fermement à la pratique de la justice populaire dans son entité.
Cette prise de position survient après la découverte des corps sans vie de deux individus à Butungera et Vusalali, des victimes accusées de sorcellerie, tuées dans des assassinats ciblés en l’espace d’un mois le mardi 14 janvier 2025.
Ces actes de barbarie illustrent une recrudescence inquiétante des violences extrajudiciaires dans le groupement Isale Kasongwere. Pour le Mwami, il est impératif de sensibiliser les populations sur les conséquences dramatiques de ces pratiques. Il recommande l’organisation d’un dialogue social dans cette zone afin de rétablir la confiance entre les communautés et les autorités judiciaires.
Le recours à la justice populaire est souvent justifié par une défiance généralisée envers le système judiciaire, perçu comme inefficace et corrompu. Cependant, cette forme de violence collective compromet gravement l’État de droit et engendre des souffrances inutiles.
Plusieurs habitants appuient l’initiative du Mwami et appellent les autorités à agir rapidement pour éviter d’autres drames similaires. La société civile, pour sa part, insiste sur l’importance de renforcer l’éducation civique et la présence des forces de l’ordre dans les zones reculées.
Le Mwami a également exhorté les autorités locales à diligenter des enquêtes rigoureuses sur ces incidents afin de traduire les coupables en justice. « L’impunité ne peut plus être tolérée », a-t-il martelé, appelant à une collaboration étroite entre les communautés et les institutions judiciaires.
Cette intervention marque un signal fort dans la lutte contre les violences communautaires. Reste à savoir si ces mesures suffiront à enrayer ce fléau.
Magloire Mutulwa