En prélude à la Journée internationale des enfants orphelins de guerre célébrée le 6 janvier, la ministre des Affaires sociales et actions humanitaires, Nathalie-Aziza Munana, s’est rendue le dimanche 5 janvier 2025 dans les sites de déplacés de Bulengo et Bushagara, à l’ouest de la ville de Goma.
Lors de cette visite, elle a rencontré des enfants orphelins, victimes du conflit armé qui dévaste l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).
Accueillie par les autorités locales, Aziza Munana a partagé un repas avec ces enfants, témoignant de son engagement en faveur de leur bien-être. La ministre a dénoncé les violences perpétrées par les rebelles de l’Alliance Fleuve Congo-M23, tout en rappelant l’importance de la protection des enfants en période de conflit, conformément à la Convention relative aux droits de l’enfant.
Cette journée intervient dans un contexte particulièrement tendu marqué par l’agression du territoire congolais attribuée au Rwanda via son armée RDF, opérant à travers le mouvement terroriste du M23, selon le gouvernement congolais. Ces affrontements ont engendré des déplacements massifs de populations et une crise humanitaire sans précédent dans la province du Nord-Kivu.
Les conflits armés dans l’Est de la RDC, nourris par des tensions interethniques, des rivalités politiques et l’exploitation des ressources naturelles, ravagent la région depuis des décennies. Les conséquences pour les communautés sont dramatiques : écoles fermées, déplacements internes, absence de soins de santé, malnutrition et pauvreté extrême. Les enfants, souvent orphelins, sont parmi les premières victimes de ces violences.
Selon un rapport publié en novembre 2024 par le Bureau International Catholique de l’Enfance, 14,9 millions d’enfants en RDC étaient dans le besoin l’année dernière. Plus de la moitié des réfugiés dans le monde sont des enfants, et parmi eux, un grand nombre sont orphelins. Ces jeunes, privés de leurs repères familiaux, survivent dans des conditions extrêmement précaires, marquées par des violences, un accès limité à l’éducation, et un manque criant de soins de santé essentiels.
Lors de sa visite, la ministre Aziza Munana a réaffirmé l'engagement du gouvernement congolais à protéger les civils, en particulier les enfants, et à fournir une aide durable aux communautés touchées. Elle a insisté sur la nécessité de renforcer la solidarité nationale et internationale pour répondre aux besoins humanitaires criants des déplacés. << Nous avons le devoir de protéger nos enfants et de leur offrir un avenir malgré les tragédies qu’ils subissent aujourd’hui >>, a-t-elle déclaré.
Tout en apportant un soutien moral et matériel aux enfants orphelins des camps de déplacés de Bulengo et Bushagara, la ministre a également lancé un appel aux partenaires internationaux pour qu'ils intensifient leur aide humanitaire en RDC, soulignant que la crise actuelle nécessite une réponse urgente et coordonnée.
Signalons que la Journée internationale des enfants orphelins de guerre, instituée par l’ONU, met en lumière les droits des enfants dans les contextes de conflit armé. Ces droits, inscrits dans la Convention relative aux droits de l’enfant, rappellent que les enfants doivent être protégés des atrocités, quel que soit le contexte.
En cette période marquée par l’aggravation des violences dans l’Est de la RDC, cette journée mondiale est une occasion de sensibiliser sur les souffrances des enfants et de rappeler que la communauté internationale a un rôle à jouer pour garantir leur protection.
Le déplacement de la ministre Aziza Munana à Goma souligne l’urgence d’agir face à une crise humanitaire qui s’aggrave. Les enfants orphelins de guerre ne doivent pas être laissés pour compte, et des solutions durables sont nécessaires pour leur offrir une chance de reconstruire leur avenir.
Magloire Mutulwa