Gestion des finances au sein des entreprises publiques : quand l'IGF passe à côté de sa mission !

Gestion des finances au sein des entreprises publiques : quand l'IGF passe à côté de sa mission !

C'est une situation qui ne dit pas son nom. Les inspecteurs des finances de l'Inspection générale des finances (IGF) deviennent de plus en plus des ordonnateurs des dépenses au sein des entreprises et agences de l'Etat. Contrairement à ce que prévoit la loi, ce sont eux qui décident actuellement, en lieu et place des mandataires, sur les dépenses à effectuer ou pas au sein de ces organes financiers de l'Etat. Ce qui place au second rang les directeurs généraux des entreprises qui doivent se soumettre aux décisions de l'IGF. Ceux qui s'expriment sur ce comportement sont accusés de vouloir organiser la fraude ou le détournement des fonds publics. Mais seul, jusque-là, Jean Mabi a réussi à recadrer Jules Alingete et ses inspecteurs sur leur mission. Le chef de l'Etat, en tant que père de la Nation, devrait aussi écouter la version des mandataires publics sur la situation qu'ils vivent dans leurs entreprises et autres.

Depuis la mise en place de la patrouille financière, l'Inspection générale des finances met un cap sur le contrôle concomitant dans la gestion financière des entreprises publiques. Une situation saluée par plusieurs Congolais dont le président de la République en premier et qui a permis de lutter efficacement contre les détournements des deniers publics. Mais cela commence peu à peu à s'identifier à un dérapage. Pas question de sortir les fonds dans les entreprises sous contrôle de l'IGF sans l'aval des inspecteurs. Les mandataires ne peuvent même pas ordonner l'achat d'un stylo ou des agrafes, à titre d'exemple, sans l'aval des inspecteurs de l'IGF. Des missions, parfois salutaires pour l'entreprise, sont soumises aux caprices de ces inspecteurs.

Pourtant l'Ordonnance n° 20/137-b du 24 septembre 2020 modifiant et complétant l’Ordonnance n° 87-323 du 15 septembre 1987 portant création de l’Inspection Générale des Finances « IGF » à son article 2, alinéa 5 est claire : "Dans l’exécution de leurs missions, les Inspecteurs des Finances ne peuvent s’immiscer dans la direction ou la gestion des services contrôlés".

Pourtant, c'est le contraire qui se passe dans ces entreprises de l'Etat. L'IGF devient l'ordonnateur des dépenses et rien ne peut se faire sans son aval. Même si la tâche à effectuer est salutaire pour l'entreprise, seule la décision des inspecteurs compte.

Pourtant, Jean Mabi a recadré, à deux reprises, Jules Alingete lui montrant la limite de ses actions. Il n'était pas question de vouloir procéder à un détournement, mais plutôt que chacun devrait connaître la limite de ses actions.

Pour mieux comprendre ce qui se passe dans ces entreprises de l'Etat, le président de la République devrait en tant que garant des institutions publiques, réunir les mandataires pour écouter leurs versions des faits en lieu et place de les qualifier de détourneurs à chaque revendication ou inquiétude de leur part.

 

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