Depuis plusieurs semaines, les cambistes de la ville de Goma font face à une pénurie sévère de dollars américains. Cette situation pèse lourdement sur le quotidien des opérateurs de change et par ricochet sur les échanges commerciaux dans la ville.
Le coordinateur de la Mutuelle des Cambistes du Nord-Kivu, Dieudonné Bantuzeko Nyamugabo, alerte le mardi 29 avril 2025 sur les risques d’un effondrement de l’activité.
« Pour écouler 100 dollars en francs congolais, il faut parfois attendre trois jours », explique-t-il. Une lenteur inhabituelle, symptôme d’un marché monétaire en crise. Selon lui, cette situation est due à la fermeture des banques et de l’aéroport de Goma, ordonnée par Kinshasa après la prise de la ville par L'Alliance Fleuve Congo-M23.
Avec ces infrastructures vitales hors service, l’entrée de devises étrangères est quasiment bloquée. « Nous sommes cantonnés en ville. Il n’y a plus de mouvements de l’étranger », déplore Dieudonné Bantuzeko. Les ONG ayant également réduit leurs activités, le circuit des devises s’est fortement contracté.
Les cambistes, acteurs clés de l’économie informelle locale, se retrouvent désormais en difficulté. Certains envisagent d’abandonner le métier, tandis que d’autres craignent une explosion du marché noir. Les conséquences se font déjà sentir sur les prix de produits importés et le pouvoir d’achat général.
L’association des cambistes appelle les autorités à rouvrir progressivement les institutions financières et à rétablir les liaisons aériennes, indispensables au fonctionnement de l’économie locale. Une réponse rapide est attendue pour éviter une crise monétaire prolongée à Goma.
La Gazette du Continent
